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"Alien : Romulus " : Menu Maxi Best Of™

DoctorVins
Kay avance seul dans les couloirs d'un vaisseau

Avec l'échec critique et public de Prometheus et Alien : Covenant, la Fox, désormais sous le giron de Disney, a décidé de donner une toute nouvelle direction à la franchise avec Alien : Romulus. Après avoir dynamité le genre du home invasion avec le très bon Don’t Breathe (2016), le réalisateur Fede Alvarez a été choisi pour mettre en scène ce renouveau de la saga, qui opère un retour aux sources loin des expérimentations des deux derniers films, sans toutefois les renier.


En 2142, un groupe de jeunes colons employés par la Weyland-Yutani, lassé d'être exploités par la compagnie et ne voulant pas subir le même destin funeste que leurs parents, morts à la tâche, décident de s'affranchir illégalement en s'enfuyant de la planète. Leur salut ? Une station spatiale abandonnée dérivant dans l'espace, contenant le matériel qui pourrait leur permettre d'atteindre Yvaga, un monde paradisiaque sur lequel ils seront enfin libres. Mais cette quête d'un avenir meilleur va s'avérer plus dangereuse qu'ils ne l'auraient jamais imaginé, quand ils découvriront les sombres secrets enfouis au cœur du laboratoire Romulus.


Rain contemple le soleil
Après Priscilla et Civil War, Cailee Spaeny poursuit son ascension hollywoodienne.

Symboliquement, l'intrigue de ce neuvième opus se situe entre les deux premiers films, considérés - à juste titre - comme les plus cultes et les plus réussis de la franchise. Le studio nous signale ainsi qu'il ne s'agit ni d'un prequel, ni d'une suite mais bien d'un retour, littéral, au cœur de la saga. Le long-métrage démarre d'ailleurs dans une ambiance et une intimité similaire à Alien : Le Huitième Passager avant de plonger dans l'action plus spectaculaire de Aliens : Le Retour, assumant parfaitement sa position intermédiaire entre les deux œuvres. Avec ses protagonistes issus de la classe ouvrière, les scénaristes renouent avec la dimension sociale du premier épisode et ses "camionneurs de l'espace", dont la principale préoccupation est le montant de la prime qu'ils toucheront en rentrant chez eux. En choisissant de mettre en scène des jeunes désillusionnés qui cherchent une échappatoire face à un futur sans espoir Alvarez se met en phase d'une actualité morose et d'une jeunesse désabusée. La première partie du film, centrée sur la présentation des protagonistes et leurs motivations est particulièrement réussie ; elle permet de rapidement s'attacher à eux et de découvrir enfin plus en détail le quotidien dystopique des colons de la Weyland-Yutani.


Andy se tient debout sur la station Romulus.
David Jonsson, à la fois émouvant, fascinant et effrayant dans le rôle Andy.

La deuxième partie, plus centrée sur la découverte de la station est radicalement différente. On compare souvent la quadrilogie Alien(s) à une anthologie de films indépendants les uns des autres, tant ils sont marqués par des ambiances différentes et le style des quatre réalisateurs qui se sont succédés derrière la caméra. Ici, Fede Alvarez décide de revisiter les oeuvres précédentes et livre en un seul film une anthologie de ce qui a fait le succès des quatre premiers, tout en tissant des liens avec les derniers opus. 


On peut alors légitimement comparer le tout à un Best of Alien, et avoir une impression de déjà-vu. Cependant, le tout est fait avec un savoir-faire indéniable, une mise en scène efficace et des effets visuels de toute beauté. Le long-métrage mélange en effet astucieusement les effets numériques et pratiques, le tout allié à une photographie très réussie. Costumes, marionnettes et animatroniques ont ainsi été conçus pour donner vie aux créatures infestant la station spatiale et donner une dimension encore plus crédible au récit. Un effort à saluer et qui aurait toute sa place lors des prochains oscars.


Un facehugger enlace le visage d'un pauvre humain.
Les Facehuggers n'auront jamais été aussi bien utilisé que dans Alien : Romulus.

Toutefois, il serait injuste de résumer ce dernier opus à une redite des précédents. On alterne effectivement les séquences hommages avec des scènes plus innovantes jamais vues dans la saga. En particulier concernant les Facehuggers, ces mains-araignées qui pondent des embryons de xénomorphes à l'intérieur des humains. Jusque-là peu utilisé dans la franchise en dehors de cette fonction reproductive, Alvarez et ses équipes exploitent enfin ces créatures à leur juste valeur dans des séquences très réussies et qui rappelleront certainement aux amateurs du genre l'excellent film français Vermines sorti en décembre 2024. Une autre scène utilise la gravité - plutôt son absence - pour une séquence inventive et angoissante.


Que penser alors de Alien : Romulus ? Remake paresseux ou véritable renouveau pour la franchise ? On peut en effet entendre les reproches de "déjà-vu" mais le tout - à l'exception de deux éléments - est fait avec un respect et une ingéniosité qui force le respect. Le film mème habilement hommages et nouveauté pour embarquer le spectateur et, peut-être convertir une nouvelle génération à la franchise au travers de personnages plus proche d'eux et de séquences plus modernes. Ce nouvel épisode ayant été une réussite au box-office, un suite sera certainement lancé et malgré toutes les qualités de cet opus, on espère que le prochain se reposera moins sur ses acquis, et que la saga ne finira pas par tourner en rond comme Scream. Mais en attendant, toutes nos attentes sont braqués sur Alien : Earth, première série dans cet univers, attendu pour 2025.



Alien : Romulus - réalisé par Fede Alvarez - écrit par Fede Alvarez et Rodo Sayagues - musique composée par Benjamin Wallfisch - Avec Cailee Spaeny (Rain Carradine), David Jonsson (Andy), Archie Renaux (Tyler Harrison), Isabela Merced (Kay Harrison), Spike Fearn (Bjorn), Aileen Wu (Navarro), Daniel Betts / Ian Holm (Rook), Trevor Newlin (Xénomorphe) et Robert Bobroczkyi (Offspring) - 119 minutes - interdit aux moins de 12 ans - sortie le 14 août 2024.


Toutes les images présentes dans cet article sont la propriété de 20th Century Studios.


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